La cyber kill chain est un modèle qui décrit une cyberattaque ciblée comme une série de phases interconnectées. Chaque phase représente une étape que les attaquants franchissent pour pénétrer dans les systèmes cibles et se rapprocher de leur objectif final. En réfléchissant à ces phases, les professionnels de la sécurité peuvent renforcer leur infrastructure et améliorer la formation des équipes. Ils peuvent également repérer plus rapidement les attaques en cours, mesurer le degré d’avancement de ces attaques et réagir de manière appropriée.
Aujourd’hui, les entreprises mènent une lutte incessante pour protéger les données sensibles contre des menaces sophistiquées. Une meilleure compréhension des étapes de la cyber kill chain et de leur pertinence par rapport au champ des menaces vous permettra d’améliorer votre planification stratégique et de booster vos actions de cybersécurité en temps réel. Chaque étape représente une opportunité de détecter, de perturber ou de bloquer une attaque.
L’expression « kill chain » ou « chaîne d’exécution » trouve son origine dans la stratégie militaire et servait à décrire la séquence des étapes d’une attaque physique. Le terme a été adapté par Lockheed Martin au monde de la cybersécurité pour décrire chaque étape par laquelle un attaquant passe généralement : recherche de sa cible, armement d’un code malveillant, diffusion dans l’environnement, exploitation des vulnérabilités et, enfin, exfiltration des données sensibles.
Son avantage réside dans sa capacité à mettre en évidence les possibilités de détection et de perturbation précoces. Ainsi, la vue étape par étape révèle les points critiques où les équipes de sécurité peuvent intervenir, au lieu de réagir après l’incident, une fois le préjudice causé. Cette vision de la cyberdéfense permet aux professionnels de la sécurité de garder une longueur d’avance sur l’évolution des menaces et de mieux identifier les dangers avant qu’ils ne dégénèrent.
La chaîne d’exécution se décompose en une série d’étapes distinctes qui décrivent le chemin suivi par un hacker pour compromettre le réseau d’une cible. Ces étapes sont les suivantes :
Reconnaissance – Les attaquants recueillent une mine d’informations sur leur cible (réseau, utilisateurs et défenses). Pour ce faire, ils peuvent rechercher des vulnérabilités ou enquêter sur l’entreprise ciblée pour en savoir plus sur son infrastructure ou ses collaborateurs.
Armement – Dans ce cas, les attaquants créent des payloads malveillants conçus pour exploiter les vulnérabilités découvertes (ex. : un malware personnalisé pour cibler des vulnérabilités spécifiques).
Livraison – À ce stade, le malware ou l’exploit est transmis. Les e-mails de phishing, les clés USB infectées ou les applications web non sécurisées sont des mécanismes de diffusion courants.
Exploitation – Une fois livré, le code malveillant est déclenché pour exploiter une faille du système et permettre aux attaquants de s’y infiltrer. C’est la phase charnière de l’attaque.
Installation – L’exploitation initiale ouvre une brèche dans laquelle s’engouffrent les acteurs cyber pour y installer d’autres backdoors ou des outils d’accès à distance qui les aident à s’implanter durablement dans le réseau même si la vulnérabilité initiale est corrigée.
Commandement et contrôle (C2) – Les cybercriminels établissent une communication avec les systèmes compromis, ce qui leur permet d’émettre à distance des ordres de plus en plus sophistiqués.
Actions sur les objectifs – Enfin, les attaquants atteignent leur but final, qu’il s’agisse d’exfiltrer des données sensibles, de perturber les activités de l’entreprise ou de chiffrer des fichiers pour obtenir une rançon.
À chacune de ces étapes de la cyber kill chain, les professionnels de la sécurité ont la possibilité de détecter ou de bloquer les activités malveillantes. Par exemple, des défenses avancées peuvent empêcher l’exécution de payloads suspects ou se concentrer sur la mise en quarantaine du malware avant qu’il ne se propage.
Ce framework permet aux entreprises de passer d’une défense réactive à une sécurité proactive. En associant les anomalies à des étapes spécifiques de l’attaque, les équipes de sécurité peuvent détecter les menaces plus tôt dans le cycle de vie et arrêter les intrusions avant qu’elles ne prennent de l’ampleur. L’accent mis sur la détection précoce des intrusions contribue à maintenir une solide sécurité des données et à minimiser l’impact des cybermenaces.
Autre atout de ce modèle, il guide les équipes dans la mise en place de différentes couches de sécurité et les aide à garder à l’esprit les étapes de la chaîne lorsqu’elles conçoivent des mesures de protection qui se recoupent sur les terminaux, les réseaux et les environnements cloud. Par exemple, les entreprises doivent non seulement renforcer leurs défenses périmétriques pour empêcher la diffusion de malware, mais aussi investir dans des outils robustes pour sauvegarder les infrastructures critiques et détecter des cybermenaces dans ces sauvegardes si l’attaque a déjà dépassé la phase d’exploitation. Une approche de défense en profondeur ralentit les attaquants et crée de multiples occasions de bloquer leur progression.
Pour plus d’efficacité, certaines entreprises à la pointe intégreront la Threat Intelligence à la cyber kill chain, alignant les indicateurs de compromission sur la phase appropriée d’une attaque. Cela permet de filtrer les faux positifs, de hiérarchiser les alertes et d’appliquer les données CTI de manière plus stratégique.
Enfin, ce modèle permet une planification plus précise de la réponse à incident. En adaptant les réponses en fonction d’où se situe une attaque dans la chaîne, les entreprises peuvent aider les bonnes personnes à prendre les bonnes mesures au bon moment. Et pour les acteurs des secteurs fortement réglementés, tels que les établissements de santé régis par l’HIPAA, cette approche renforce la conformité. Ils peuvent ainsi démontrer des contrôles solides pour la protection des informations sensibles.
Les équipes de sécurité peuvent intégrer le modèle de la cyber kill chain à leur stratégie de sécurité. Par exemple, les collaborateurs doivent pouvoir identifier les tactiques en amont telles qu’un comportement de reconnaissance inhabituel ou des tentatives de phishing suspectes. Les solutions EDR (Endpoint Detection and Response) et XDR (Extended Detection and Response) peuvent capturer la télémétrie sur l’ensemble es terminaux, réseaux et systèmes cloud pour relier les données à des phases spécifiques de la kill chain et mettre au jour des schémas cachés, signes dune attaque en cours.
Une autre façon d’opérationnaliser ce framework est de simuler des exercices de reprise après sinistre. Ces simulations permettent aux entreprises de tester la capacité de leurs systèmes et de leurs collaborateurs à répondre aux incidents qui surviennent à différents stades de la chaîne. Les équipes de sécurité peuvent identifier les faiblesses avant que de vrais attaquants ne les exploitent et simuler la cyber-restauration pour s’assurer qu’elles sont prêtes à faire face aux pires scénarios.
D’autres approches de la cybersécurité diffèrent. Ainsi, la matrice MITRE ATT&CK comprend un ensemble de tactiques et de techniques basées sur des attaques réelles et utilise des étapes similaires à la cyber kill chain, sans pour autant suivre un ordre linéaire strict.
Néanmoins, le framework de la cyber kill chain est un outil précieux pour cerner comment les attaquants progressent vers un accès non autorisé, renforcer vos défenses proactives et réduire les risques. Rubrik vous accompagne dans cette voie. Nous aidons les équipes de sécurité d’une part, à identifier et endiguer les incidents avant qu’ils ne se propagent, et d’autre part, à se rétablir rapidement lorsque les attaques perturbent les opérations. Contactez Rubrik pour explorer les solutions d’endiguement des menaces et de restauration.